Trempée et pressée (libre à qui veut)

La porte du hall s'ouvrit à la volée, laissant place à une silhouette fine, aux longs cheveux blonds et à la démarche pressée, qui débarqua, secouant son sac et faisant voler des petites gouttes d'eau au travers du couloir.

Un bruit de sac jeté en vrac, de cheveux qu'on essort, et les curieux aurait pu alors voir une figure bien étrange: Andrea dégoulinait, l'eau de ses cheveux glissait sur ses épaules, et son t-shirt, épongeant l'eau, commençait à devenir dangereusement transparent.
Son jean était imbibé d'eau, et un "ploutch" sonore retentissait à chaque pas que Andrea faisait...ses pieds nageaient dans ses baskets, les manches longues de son t-shirt collaient à ses bras, et son sac prouvait que on imperméabilité n'était pas infaillible.

-Quel temps de chiotte! Ils aurait pu prévenir, à la météo, on paye par pour rien ces timbrés des nuages!

Elle fouilla fébrilement dans sa poche, tentant désespérement de faire ressortir sa main qui collait au jean, et en ressortit un portable tout humide, qui indiquait que le début des cours allait être imminent...de quoi rajouter du stress et de la mauvaise humeur chez la jeune fille.
Etre en retard, elle connaissait et ne s'en formalisait plus vraiment, mais être en retard, et trempée comme elle l'était, elle s'en formalisait.

-Et meeeerde, je vais encore être en retard...pas possible d'être à l'heure, fallait bien qu'il flotte aujourd'hui, et c'est pire que chez ses irlandais! c'est pas possible un temps...et des horaires pareils!

Pestant, maudissant ces scientifiques qui étaient incapables de faire leur boulot, Andrea tenta de récupérer ses feuilles trempées qui croupissaient dans son sac.
Elle fourra de nouveau tant bien que mal son portable dans sa poche, et remis d'un coup de tête ses longs cheveux qui envoyèrent voler d'autres goutelettes qui s'écrasèrent contre le sol du hall.

Elle se penchait pour ramasser ses affaires, lorsqu'une ombre apparue à ses côtés.

William arriva à l'autre bout du Hall d'entrée, il venait de passer dans le bureau du Doyen pour parler des subventions que donnait son père... Cela ne le concernait pas vraiment mais il avait quand même été convoqué, certainement que ce vieux schnok voulait faire de la lèche ! Le jeune homme aimait bien quand les gens demandaient à le voir et qu'il était tout gentil avec lui, c'était un sentiment de puissance bien agréable ! Bref, passons ce moment de jouissance pour retourner à notre affaire.

Le jeune Nichols marchait sur les dalles de cette grande pièce que formait le Hall, des livres et des cahiers sur les bras, lorsqu'il aperçut une de ses camarades de classe, une sacrée bombe mais un peu potiche (xD) en train de s'essuyer devant l'entrée. Il se dirigea vers elle avec un sourire entre les dents... William Nichols allait encore sévir !

Arrivé à proximité de la jeune fille, il remarqua qu'elle était en train de pester contre le temps et les horaires des cours... cela le fit rire intérieurement mais il n'y prêta pas plus attention. Il s'arrêta devant elle et montra la flaque qui se trouvait à ses pieds, du doigt.

" Tu en a mit partout... Tu n’oublieras pas de lécher ! " lui dit-il

Il lui fit un de ses grands sourires hypocrites dont lui seul avait le secret et se remit en route pour poser tout ses cahiers dans son casier... Oui, décidément il aimait vraiment être méchant gratuitement, à croire que c'était sa première qualité ou son premier défaut, il n'en savait trop rien !

Grrr ce petit "Monsieur-je-suis-parfait" de 3ème année...Drea le dtestait depuis sa première année, c'était le genre de type qui pétait plus haut que son cul, qui affichait son petit air parfait, et à qui elle aurait bien fait bouffé tous les billets qu'il avait sur son compte.

Mais jamais elle ne s'était abaissé à l'envoyé balader, et dans son grand art d'autodérision et sarcasmes en tout genre, elle réfléchissait à toute vitesse à un moyen de l'envoyer bouler proprement.

Elle ramassa rapidement ses affaires qu'elle fourra, humides, dans son sac détrempé, et se releva en jetant derrière l'oreille une mèche encore dégoulinante.

-Tu en serais malade, c'est pas toi, le sol aujourd'hui.

Elle lui lnça un regard mauvais, et malgré elle, se retrouva obligée de le suivre pour se rendre aux casiers.

Ce type avait toujours l'air content de lui-même, un autosatisfait, arrogant, trop sûr de lui, l'archétype de l'emmerdeur.
Il y avait des jours, de malheureux jours où elle le croisait, où elle se demandait comment ce type pouvait avoir des amis...

Contrairement aux apparences, William aimait bien les personnes qu'il embêtait tout le temps... enfin, aimer est un grand mot mais il ne les détestait pas du moins ! Ce la peut paraître paradoxal, certes mais qui à dit un jour Qui aime bien Châtie bien ? Aucunes idées, mais cette personne avait entièrement raison. Il se doutait bien qu'Andréa réagirait avec le sourire et répliquerait une phrase sans méchanceté, comme toujours d'ailleurs ! Mais William s'en fichait, elle aurait pu le traiter de tous les noms à cet instant précis, qu'il n'en aurait rien eut à faire.

Il marchait donc en direction des casiers quand la jeune Carter répondit à sa vanne... Elle avait de l'humour, il fallait au moins lui reconnaître ça ! Toujours prête à faire de l'autodérision pour se défendre, William aimait ça. Il lança par-dessus son épaule :

" Non pas aujourd'hui... Dommage, j'aurais bien aimé pourtant ! "

Il eut une petit sourire qu'elle ne pu deviner. Il s'arrêta à l'emplacement H45, où se trouvait l'endroit tant aimé qui soulageait vos mains et votre sac. Il l'ouvrit avec la bonne combinaison, et sentît Andréa passer derrière lui pour ouvrir le siens, situation assez drôle ! Il posa ses affaires d'histoire du crime et de profilage lorsqu'un doute lui vînt sur la nature de prochaine heure de cour...

" On commence par quoi cet aprèm déjà ?! "

Il posa cette question comme s'il n'avait pas été méchant il y a trois secondes, c'était toujours comme ça avec lui. Il passait du coq à l'âne en ne se souciant jamais de la répercussion de ses actes. Il se tourna vers sa camarade et lui fit un petit sourire, sincère cette fois-çi en attendant sa réponse.

Andrea passa derrière lui en coup de vent, ignorant d'abord la réponse de William, puis en réfléchissant rapidement à ce qu'elle pouvait lui répondre. Deux grandes gueules face à face, ça pouvait faire des étincelles, et Andrea le savait pertinement.
Même s'il n'était pas avec cette Gabrielle qui le collait toujours, il était pour elle comme un adversaire dans l'insolence et la réplique cinglante. Fierté toute féminine, certes, mais Drea ne supportait pas que quelqu'un lui tienne tête.

-Tu aurais préféré quoi? Avec chantilly et fraise, ou genre Hot Shot avec l'oeuf qui grille sur le nombril? (cf le film parodie où la fille a tellement chaud que l'oeuf cuit direct^^)

I22...pourquoi son casier éait-il à côté de cet idiot?
En gromelant, elle balança ses quelques livres embués par l'humidité des couvertures plastifiées, pris son cahier, et regarda d'un oeil distrait les cours qu'elle avait à suivre.

Mais la question de William la surprit. Il se comportait toujours comme s'il était un ange et qu'il ne s'était rien passé...levant les yeux aux ciels, elle remonta de nouveau une petite mèche qui avait séché, et avec son air de Miss Columbia 2008(à venir), elle le regarda avec un sourire un brin moqueur.

-William, tu sais par-fait-'ment que je suis pas en 3ème année, MOI. Tu crois que.....

Mais elle stoppa net sa phrase, et jeta un coup d'oeil inquiet à sa montre...ça y'est, elle était bel et bien en retard, elle n'avait plus qu'à passer une heure à glandouiller...car non, il était hors de question qu'elle travaille!

-Je commence par l'histoire de la criminologie...j'ai raté le profiling, dommage, c'est la matière que je préfère...et toi?

Elle poussa un soupir en refermant la porte de son casier qui trembla dans un claquement sonore.

William venait juste d'ouvrir ce maudit cadenas quand Andréa lui répliqua une de ses phrase pertinente... une phrase made in Andréa quoi ! Un petit sourire se dessina sur les lèvres du beau Nichols, cette fille voulait toujours avoir le dernier mot tout comme lui, c'était donc deux duellistes hors paires lorsqu'ils se trouvaient seuls dans la même pièce ! Elle était assez belle, lui très beau et tout les deux étaient dotés d'une intelligence hors paires... même si William ne le criait pas trop fort à Andréa, ce qui nuirait à sa réputation de si méchant garçon.

Il la regarda, ou plutôt lança une réplique à son épaule puisque cette dernière ouvrait à son tour son casier... Un petit coin qu'elle avait décoré avec des photos d'elle et d'Amy, un minuscule miroir et un mot dont elle seule connaissait la provenance.

" Tu sais bien que je ne suis pas difficile ! " lança-t-il

Puis il continua à ranger ses affaires tout en pensant à la dure journée qui l'attendait... Pleins de cours tous aussi ennuyants les uns que les autres. Un sourire se dressa sur les lèvres de la jolie blonde en entendant la remarque de William. C'est alors qu'elle lui répondit, sur un ton presque amusé, qu'elle n'était pas en même année que lui et qu'il le savait bien.
Oui, William le savait pertinemment mais il aimait bien montrer que LUI était en troisième année et pas les autres... Enfin, c'était William quoi ! Tout en fermant la petite porte métallique, il répondit à Andréa.

" Haaa oui, c'est vrai que je suis plus grand ! Excuse-moi, j'avais oublié ce détail ! " répliqua-t-il sur un ton joueur

La jeune femme n'avait pas l'air passionné par ce qu'il disait, elle semblait préoccupée par quelque chose qu'il ignorait ! Il se rendit vite compte qu'elle devait avoir loupé le début d'un cours... et rien ne servait d'arriver en retard, quand on ratte le début d'un cours à Columbia, on ratte aussi la fin ! Il comprit la déception d'Andréa qui ne perdit pas la face pour autant, elle ferma à son tour son casier et lui expliqua ce qui n'allait pas bien. Il fit une mine désolée, ce qui ne lui arrivait pas souvent pour ne pas dire jamais.

Il fut étonné par la question de cette dernière, lui qui pensait qu'elle le détestait... ça devait certainement être le cas avec tout ce qui lui faisait subir ! Elle voulait peut-être, simplement parler alors qu'elle n'avait rien d'autre à faire de mieux. William se rentra dans le jeu alors qu'ils se dirigeaient à nouveaux vers le Hall d'Entrée.

" Moi, je commence par psycho... génial ! Je déteste cette matière ennuyante à mourir ! Je préfèrerait mille fois aller en bio... mais bon ! " dit-il

Ils étaient à présent dans le Hall, des élèves passaient en les regardant d'un drôle d'air... c'est vrai que William Nichols et Andréa Carter ensemble n'était pas très commun ! Une petite faim commençait à venir des confins de son estomac.

" Je reprends les cours dans une heure également ! Je commence à avoir un petit creux, pas toi ?! " ajouta-t-il

En faite, il voulait manger plus qu'autre chose... mais avec Andréa ce n'était pas vraiment une punition. Il la trouvait sympathique, même si cela ne devait pas être très réciproque !

Sourire à une réplique débile pour faire plaisir à son interlocuteur, Andrea savait le faire, même si ça n'était pas ce qu'elle préféréait...mais parfois, comme elle le disait souvent elle-même, il fallait savoir être humble, et ne pas trop montrer sa supériorité devant l'ennemi!

Elle se retourna vers William, l'air surprit, et leva un sourcil assez comiquement.

-Toi? pas difficile?!! Et je suis quoi, moi...la première dame des Etats-Unis...ou...le Doceur Stevens dans Grey's anatomy?? (rooo quel humour je fais là^^)

Elle eu un sourire en coin un peu moqueur, William avait toujours eu ce genre de réponse, mais elle se surprit elle-même à en être amusée.
C'était affreux avec ce genre de personne qu'on est sensé détester. L'inconscient parle, et le conscient le laisse faire!

Mais William n'avait pas l'air ennuyé par leur petite "conversaion" hautement philosophique, cela semblait même l'amuser. Tant mieux. Drea n'avait aucune envie de se prendre la tête, et pourquoi cette heure de libre ne serait-elle pas l'occasion de le connaître un peu plus? Au fond, il ne pouvait pas qu'être antipathique, et son physique n'était pas aussi désagréable que ses remarques...

Elle replongea le nez dans son sac, vérifiant qu'elle n'oubliait rien, et répliqua d'un ton évasif.

-Mouui....tu es plus grand, mais pas forcément plus enclin à te serir de ton intelligence.

Elle releva alors la tête, et prit son petit air de découverte subite.

-Tiens, au fait, tu sais que Montaigne parlait souvent d'une possible intelligence animale? c'est dingue, nan?

Dommage que tu n'aimes pas psycho, je trouve que c'est passionnant...on y apprend tellement de choses! Tout ça complété par quelques lectures fournies par Miss Preston, et on est imbattable en la matière!

Elle rangea deux-trois feuille dans son classeur, jeta de nouveau un coup d'oeil à sa montre, et observa William, comme un acheteur jaugeant une voiture d'occasion.

-Un tour à la cafèt? Pourquoi pas...mais il ne faut jamais me demander si j'ai faim, la réponse est toujours: OUI!!

Elle lui sourit enfin franchement pour la première fois, et replaçant le rabat de son sac, le passa en bandoulière sur son épaule, et après un petit mouvement des cheveux très sexy-sans le savoir, elle se dirigea vers la cafétéria, enjouée et le sourire aux lèvres. William Nichols lui aurait donné le sourire? c'était à maruer d'une croix blanche!

-Café et donut's, t'as raison, rien de tel pour commencer la journée! Surtout si on a bio...je DETESTE ce cours!!

William savait parfaitement que lorsqu'il faisait des remarques, la plupart du temps cela contredisait sa propre personnalité, mais s'en fichait car il aimait tendre des perches à ses amis pour que ceux-çi ne se retrouvent pas sans rien dire devant une de ses réflexions... bah oui, c'est pas drôle quand y'a aucune réponse de la part de l'adversaire ! Haaa, comme quoi ce cher William a un grand coeur... bon peut-être pas jusque là quand même.

Il regarda Andréa qui venait de lui répliquer une phrase bien trouvée à laquelle il décida de n'accorder qu'un vague sourire. Elle avait de l'humour, c'était bien chez une fille. Elle sourit à son tour, à croire qu'elle aimait la compagnie du jeune homme, c'était bien un des seules d'ailleurs ! Il la regarda chercher quelque chose dans son sac, oui elle était vraiment canon comme fille... que de qualités que William n'aurait jamais soupçonné. A vrai dire, beaucoup de gens le détestait dans cette université mais énormément ne le connaissait pas. Ils s'étaient fais leurs petites idées à cause de ses remarques désobligeantes et parfois blessantes, mais aucuns ne savait qui il était au fond de lui... certes ce n'était pas un petit ange, mais il était loin d'être le diable en personne ! Tellement de personnes étaient plus cruelles et que lui à Columbia mais bien sûr elles ne le montrait pas !

Il se surprit à apprécier cette conversation avec Andréa Carter, qui l'aurait cru ? En tout cas pas lui. Comme quoi lorsque l'on cherche à connaître les gens, une toute autre personnalité se révèle... et parfois ce n'est pas toujours pour nous plaire ! Les deux étudiants étaient dans le Hall d'entrée quand la jeune blonde répliqua à la sa réflexion sur l'âge. Elle avait vraiment de la répartie !

" Peut-être... Tout ce que je sais, c'est que tu es plus petite... Mais ne t'inquiète pas, toi aussi un jours tu verras ton cerveau se développer ! Après je peux pas t'assurer qu'il ira bien loin dans son développement..." dit-t-il

Un sourire se dessina sur ses lèvres, elle n'était pas la seule à savoir aligner les mots et William était bien décidé à le lui faire remarquer.

" Intelligence animale ? Et tu crois qu'il avait trouvé des spécimens pour appuyer sa théorie? Parce que t'aurais peut-être pu l'aider... " Lança-t-il

Il regarda droit devant lui en lançant ces quelques phrases, il avait dit ça d'un ton humoristique bien entendu... Il ne voulait pas créer de conflit pour une fois !

Alors comme ça Miss Carter aimait bien la psycho, c'était ma matière la plus ennuyante jamais inventée par l'être humain.

" Des lectures... génial ! J'espère qu'elle explique tous les mots sinon je me vois pas suivre ! " Ajouta-t-il

Lui aussi maniait l'autodérision avec dextérité, c'était simplement qu'il ne l'employait pas souvent !

Il sortit sa carte de restaurant fournie par l'Université lorsque sa camarade accepta de se rendre à la cafet', ils allaient pouvoir discuter tranquillement et apprendre énormément de choses l'un sur l'autre. William appréhendait un peu que la jeune fille ne le déteste encore plus... Il se mit à rire lorsqu'elle évoqua sa faim omniprésente.

Ils arrivèrent devant une borne qui lisait le message magnétique de la carte scolaire et qui cochait automatiquement les jours où vous mangiez. William et Andréa passèrent sans problèmes et déboulèrent à l'endroit où ils devaient choisir leur nourriture.

William opta pour une salade verte, un fromage français, une pomme et des lasagnes... ça pouvait aller niveau équilibrage ! Les deux jeunes gens passèrent donc dans la salle de restauration pour se poser...

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