• Sous le parfum des Azalées •

Là adossé contre cet arbre surplombant le lac, David, jambes croisées, esquissait cette ébauche ‘d’espace virtuel’ comme l’était ainsi appelé en cours. Ce genre de conception n’était pas nouveau pour l’étudiant qui, des années bien avant, avait déjà étudié ce genre de pratique.
Rien de mieux qu’un endroit calme et reposant pour au mieux s’exercer à sa tâche. Devant cette eau trouble, les idées les plus conceptuelles parvinrent au jeune homme qui laissait cette main de prodige retranscrire ses pensées. Ce n’était qu’évidemment là, qu’une ébauche rien de bien complet pour le moment.. David lançait de tant à autres ces regards sur ce lac, sans bien grand but, dans l’espoir d’alimenter son imagination, bien qu’elle soit déjà sur mesures.
Ce dernier se devait, lorsqu’il travaillait, de s’inonder de mœurs les plus diffuses, car cette pratique qu’est l’architecture et la passion de notre homme, ne se définit pas seulement qu’en quelques coups de crayons, mais tout aussi de donner une satisfaction à chacun, ce métier qu’espère un jour atteindre Dav’ est la base de la manière de vivre des humains…

Les sourcils froncés, il s’adonnait au mieux à son travail, n’hésitant pas à donner de l’originalité, lorsque enfin son regard s’éleva, avant quoi, un groupe d’étudiants s’exclama, dire qu’il voulait calme et sérénité pour son prochain projet, ces cris fuyards percèrent le travail de David, le sortant de son imagination et de ses coups de crayons donnés. Il les regardait passer, tout en restait discret, car il n’aimait pas que l’attention soit portée sur lui, il demeurait toujours ainsi…

Une fois le calme revenu, l’étudiant en Art tenta de se replonger dans son esquisse, mais les pensées inondèrent son esprit, une sorte de remise en question, ou peut être encore une projection dans l’avenir : il se motivait lui même.

* Si je ne termine pas cette ébauche avant la tombée de la nuit, c’est foutu ! J’ai tout le travail sur plan après… Putain…*

Le brun réservé se replongea alors dans un élan d’ambition sur cette feuille déjà parsemée d’innombrable traits. Ainsi, sentant durant toute cette étape le parfum des azalées roses, il termina en quelques 20 minutes cette ébauche. Après quoi le contentement du jeune homme fut ressentit… S’apprêtant à ranger ses affaires, il entendait ce bruit de pas sur l’herbe verte, longeant le bosquet de fleurs, qui conduisait alors droit vers David, qui donc arrivait là ?!…

Il avait envie de se promener, il travaillerait ce soir. Il n’était pas en retard. Il marchait tranquillement, pour se rendre près du lac. Son sac à dos, bien accrocher. Il arriva et il respira un grand coup. Comme si il était dans une nouvelle atmosphère. C’est alors qu’il vit un jeune homme en train de travailler sous un arbre, il s’approcha et regarda l’ébauche en question.

« Salut, tu es très doué… »

C’est la première fois qu’il disait quelque chose de sincère à un jeune homme. Il replaça sa chemise noire dans son pantalon noir. N’arrivant pas à quitter l’œuvre des yeux et enfin il remonta les yeux vers son auteur talentueux.

« Je me nomme Kevin Hartley, tu serais capable de me dessiner ? »

Il n’avait pas envie d’un simple dessin de lui, mais il lui ferait part de son envie par la suite. Ne voulant pas le choquer. Il n’était pas comme ça.

Cette voix martela alors l’esprit de David qui, toujours jambes croisées, rangeait ses affaires. Bien que son ébauche était encore sur ses jambes, le compliment s’exposa alors d’un timbre masculin. Quel était donc cet homme qui se présentait à lui ?! Le jeune homme hésita à regarder son interlocuteur, il voulait fuir, mais le blond lui avait déjà parler.. Que faire ?! Renversé par sa timidité, il ne déposa alors jamais son regard sur l’homme encore debout.
David poursuivit sa tâche, toutes ses affaires étaient donc rangées. Le calme s’était dissipé laissant place à l’opportunité, quand alors, fuyant toujours le regard perturbateur de l’homme, David se leva et s’énonça quand aux propos de ce jeune homme.

« Je n’ai pas vraiment le temps, j’ai un projet que je dois terminé.. Il me reste maintenant plus que deux jours ! »

Dav’ gagna alors la buté, se cramponnant au tronc de l’arbre, mais l’ esquive ne pouvait continuer encore plus longtemps, les yeux dans les yeux, il s’arrêta donc, laissant échapper une nouvelle fois quelques mots de sa voix si légère… « Désolé… » Tout devait porter à croire pour l’homme restant de marbre, que la timidité était forte chez David, ce n’était pas faux, mais d’un autre côté, jusqu’à maintenant, dans cette Université, jamais encore une personne, autre que Ted Perry, ne l’avait interpellé, parlé ou autre mots qualifiants une certaine rencontre. Pas un étudiant ne s’était intéressé à ce qu’il pouvait être, pas un non ! Peut être qu’avec son caractère peu sociable il générait une sorte de bouclier autour de lui, mais jamais quelqu’un n'avait franchit ce bouclier invisible…

Laissant les gestes faire place, l’étudiant en Art, posa une dernière fois son regard sur le lac, oscillant quelques peu., avant d’entamer quelques pas le long du bosquet d’azalées. Sans doute le jeune homme allait l’ interpeller une nouvelle fois, chose qui mettait mal à l’aise Spencer.

Il avait tout simplement refusé. Il fut scié sur le moment tellement surpris devant ce refus. Le jeune homme n’osait même pas le regarder en face. C’était véritablement de la timidité très poussée. Il le regardait ranger son matériel. Il ne savait pas quoi faire. Il passa une main dans ses cheveux blonds légèrement ondulés.

Enfin le jeune homme se leva longeant l’allée des alizés. Il décida tout de même de le suivre. Il n’était pas comme ça, et il même si le jeune homme semblait particulièrement introverti. Il avait un visage sympathique.

« Je ne voulait pas te déranger…tu pars à cause de moi ? »

Les yeux fuyant du jeune homme le déconcertait totalement en fait. Il ne savait comment le prendre et quelle conversation engagée avec lui. Il n’était pas très fort en dessin et ne pourrait lui proposer son aide. Pour une fois qu’il parlait avec un garçon par sympathie et n’ayant aucun but de le séduire.

« Tu sais, j’ai encore jamais tué personne, et je ne pense pas qu’un jour sa arrivera alors pas la peine de me fuir. »

Il essayait de faire de l’humour venant marcher à cotes de lui, parfois il faisait preuve d’obstination et ne lâchait pas avant d’avoir obtenu ce qu’il voulait. Sans forcément être lourd, mais cette fois si il se trouvait dans une étrange situation.

Il croisa les bras tout en marchant, regardant le jeune homme. Il était du genre extraverti, même si personne n’avait encore su ce qu’il ressentait. L’avantage d’être toujours souriant, et content, les gens ne cherche rien d’autre, et pense que vous êtes véritablement heureux, et ne cherche pas si il y a d’autres sentiments.

« Et puis, tu as un admirateur, je voudrais bien que tu me montre ce que tu as fait d’autre si sa te dérange pas ? »

Il se demandait si il pourrait lui faire une commande, son appartement manquait de couleur, mais après le refus qu’il avait eut pour son propre portrait, il savait que ce serait aussi un échec. Il payerait ça ne serait pas le problème. Mais il n’osa tout de même pas demander. Il passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, c’est le tic qu’il avait quand il était contrarié.

La fierté de l’un, la timidité de l’autre, sans cesse le concept des émotions s’arrangerait pour entraver deux personnes. Portant son sac sous son bras, David avançait d’un pas haletant, il sentait ce regard qui était devenu une obsession, sur lui. Nul doute ne s’éprit du futur architecte que l’homme faisait preuve de sympathie et de politesse, mais c’était plus fort que lui, puis toutes ces personnes qui depuis son entrée à l’Université manquant de lui porter un intérêt particulier ne faisaient guère bonne éloge dans son petit cœur. Comment, une de ses personnes pouvait s’affirmer être un admirateur, en ayant seulement porter qu’un simple regard sur une ébauche de projet ?! David ne pouvait se résumer à y croire, néanmoins était-ce peut être ce que le blond pensait de lui, seulement l’étudiant si renfermé ne pensait aucunement à ceci…

Lorsqu’il remarqua bel et bien que son opportun se résumait à le suivre, David se retourna vivement, affichant alors cette moue dubitative, suivit d’un regard étrange, il répondit tout en postillonnant quelque peu… « Putain mais franchement, depuis que je suis ici personne ne prête attention à moi et maintenant te voilà, tu me parles depuis trente secondes et tu te dis admirateur… » Ce caractère qu’avait là David ne lui collait pas vraiment à la peau, ne sachant jamais comment réagir, il se fia d’ors et déjà à son instinct, qui le conduit alors à un emportement incertain. Il n’était pas très habile de ses propres pensées, bien qu’à 18 ans, on sache comment faire face à différentes choses, lui se révélait être en réalité étrange, oui…

Gardant, tout du moins, cette expression exagéré, il ne lâcha pas le morceau, s’agitant encore une fois à repousser cette personne qui ne voulait à vrai dire pas grand chose. Mais cette réaction peu modéré, valait bien là, tant d’accumulation, il fallait bien un jour ressortir tout ceci…

« Et dans dix minutes tu vas me dire que tu m’aimes non ?! Vous êtes tous les mêmes… »

David, s’en retournant, porta son regard sur les azalées roses, dégageant cette odeur apaisante, elles étaient si bien entretenues, l’étudiant imaginait bien cette résidence de pavillons dessinée par sa main, entourée d’un long bosquet de ces fleurs si douces… Laissant s’emporter dans ses rêveries, il arrêta sa marche, ne sachant plus ce qu’il devait dire, ou encore faire…

Il ne comprenait pas la soudaine agressivité du jeune homme en effet il devait avoir un sérieux problème de timidité. Il en était même complètement perdu, de la façon qu’il lui avait répondue. Il en était encore, tout surpris. Il souffla un bon coup. Kevin était quelqu’un de toujours très patient.

« Tu ne serait pas autant transparent, peut-être que quelqu’un t’adresserais la parole. Maintenant je ne te demanderais pas de regarder tes autres œuvres si ton ébauche ne m’avait pas plu et enfin pour finir, je ne crois pas en l’amour. Donc aucun risque que je te dise Je t’aime un jour. »

Il n’avait pas perdu son sang froid, il avait parlé comme c’était venu dans son esprit avec cette même franchise qu’il avait, alors que le jeune homme commençait à partir il le rattrapa un peu. Ne voulant pas le laissait filer ainsi.

« Pourquoi tu es ainsi ? Je veux dire, je ne t’ai rien dis de mal. »

Il ne l’avait pas non plus prend en pitié, il l’avait même prit en sympathie, ce qui était rare pour Kevin de prendre quelqu’un pour sympathique. Pour lui tous les hommes étaient des chiens stupides, qui ne demandait que leur dose de sexe, sans jamais avoir de tendresse. A part les gens qu’il trouvait sympas, qui sont très peu, ses deux frères, Andrew, et son meilleur ami Matt.

« Et je te promet que je pense vraiment que cette ébauche c’était magnifique, tu as un coup de crayon formidable, tu sais mettre en forme, il n’y a aucun problème de dimension, c’est un travail remarquable. »

Son père était amateur d’art, et lui avait expliqué comment reconnaître un bon trableau. Mais ils avaient une conception de l’art bien différente. Et puis bien que personne sur le campus ne le sache kevin aussi était un artiste mais pas au niveau dessins mais musique. Mais il ne le dirait jamais à personne c’était son secret.

Tandis que son regard était porté sur ce couplet de fleurs, le blond arriva à ses côtés, David en était sûr il ne le lâcherait apparemment pas. Pourquoi donc réagissait-il de cette manière ?! Seulement car il ne croyait pas vraiment les dires du jeune homme, qu’il agissait ainsi par simple pitié. Peut être faisait-il la risée des autres étudiants ou pire encore, mais David n’était pas paranoïaque, il se fichait réellement de ce que les gens pouvaient penser de lui.. Seul le vent pouvait l’effleurer, seul son ami Ted avait cette confiance en lui…
Dav’ se baissa alors, pour cueillir cette belle azalée, de ses doigts soyeux il ne fit aucune écorchure à cette fleur, il la regardait avec attention, puis tout en la discernant de tout sens, il s’exprima une nouvelle fois.

« Non rien de mal, je ne crois pas vraiment à ce que tu dis, mets toi quelques instants à ma place, personne ne t’a jamais adressé la parole, puis soudainement, tandis que tu t’isoles, une personne vient te parler… Tu sortirais de ta monotonie hein ?! Tout comme je le fait… » David porta ses yeux sombres sur Kevin et reprit. « Je suis transparent oui, mais à quoi ça sert de faire porter une grande attention sur soi ?! J’ai pas envie de jouer les beaux gosses là, que tout l’monde désire, c’est ridicule.. Et puis.. Je suis ici pour bosser, j’veux arriver à quelque chose… Ca m’enerve… »

La désespérance prit place, le timide s’assit péniblement sur l’herbe douce, gardant toujours à la main sa fleur, il la porta à ses narines, respirant la paisible odeur qui l’apaisait sincèrement. Il ne savait où donner de la tête, dans un sens il aurait préféré que cette conversation n’existe jamais, mais d’un autre cet homme était peut être la clé d’un changement prochain, d’une remise en question possible de David.

« Je me suis déjà mit à ta place et je l’ai déjà été… »

Il eut un léger sourire intérieur, il avait toujours été l’un des meilleurs de sa section, mais il savait concilier à la fois ses plaisirs éphémères et son boulot pour l’école. Il n’avait encore jamais parlé de cela à personne.

Il le regarda s’assoire, et porter sa fleur, à ses narines, c’était un geste simple et pourtant tellement enfantin, et mignon. Il alla calmement s’asseoir à cotes de lui, il n’avait pas encore eut une seule fois le regard de ce jeune homme sur lui alors que lui l’avait toujours observer en parlant.

« Tu sais, avant d’être à l’université, j’étais le gars boutonneux, de qui on riait tout le temps, la vrai tête de turc. J’étais trop mince, et j’avais aussi des lunettes rondes. J’ai vécu pendant des années très seul, et ensuite j’ai décidé de changer de devenir quelqu’un, je ne sais pas si c’était une solution, mais j’en avait marre de souffrir, alors j’ai fait beaucoup de sport avant d’entrer à Columbia, mais je viens de me rendre compte que ce n’était pas forcément la bonne solution. »

Il pris une fleur et fit la même chose. Il l’observa jamais il n’avait jamais fait ça avant. Lui était plutôt de patiente avec les étoiles, et la météorologie, mais il savait que le ciel disait beaucoup de chose rien qu’en le regardant.

«Et puis tout ce que je t’ai dis même si tu veux pas le croire, je le pensais vraiment. »

Il s’installa en tailleur faisant tourner la fleur entre ses doigts. Repensant aux années de torture qu’il avait connu, non plus jamais, il ne voudrait vivre une chose pareille.

Alors qu’il respirait encore et toujours le doux parfum de l’Azalée, il sentit cette présence qui lui devenait familière ce déposer auprès de son corps. Encore une fois, Kévin s’installa aux côtés de David.
Celui ci, ne savait pas exactement ce qu’il voulait, le blond était là depuis quelques minutes, mais il ne l’imaginait vraiment pas comme quelqu’un de vrai… Pour être plus précis, mais si ses attentions étaient bonnes, puis que ses mots s’avéraient véritables, David le pensait comme quelqu’un de fourbe en tant normal, il ne pressentait pas cet homme ainsi au quotidien, peut se trompait-il, mais peut être encore était-ce la réalité, il détiendra la véracité de ses pensées sans doute dans quelques temps…

Dès à présent, le blond s’affirma que bien avant ses années d’Université il était détestable, mal aimé et pas à son avantage. Mais que tentait-il de faire en se prononçant ainsi ? Il agissait par gentillesse, sans doute essayer de se rattraper d’un mauvais départ entre les deux hommes, ou simplement montrer la réalité à David, sur le point que tout peut changer ?! David ne savait pas très exactement… Ce dernier s’apprêta alors à s’énoncer quand alors, Kévin transcrit les mêmes gestes que le futur architecte, et cueilli cette azalée encore fraîche, pourquoi faisait-il pareil ?! David lança un regard noir sur cette demoiselle de la nature puis s’exprima…

« C’est quoi ça ?! De la pitié ? Ou alors t’as envie que je change hein ?! Oui car toi tu es devenu le contraire de ce que tu as été, tu voudrais que je sois une toute autre personne ? Mais je suis bien comme je suis, si ça te convient pas, je m‘en fou… »

Il est vrai qu’il n’était réellement agréable avec le blond, il avait toujours cette impression qu’il lui faisait pitié. Ainsi replongeant son regard sur sa propre fleur il se leva.. Et reprit une nouvelle fois. « Et puis arrête de faire comme moi ! » Il s’approcha du lac, et frivolement il lança son azalée dans l’eau.. Il la regardait s’enfuire sur les reflets du soleil…

Il sentit le regard noir du jeune homme sur lui et se demandait pourquoi il lui en voulait autant il ne lui avait pas fait de mal. Il rangea l’azalée dans sa poche. Il n’avait pas beaucoup envie de la jeter dans l’eau. Il allait une fois de plus garder son sang froid, mais cela devenait agaçant Il alla rejoindre le jeune homme sur le bord de l’eau. Il ne lâcherait pas l’affaire aussi vite.

« Je crois pas t’avoir frappé ou insulté ? Alors pourquoi tu te comportes ainsi ? »

Kevin était quelqu’un de bien au fond, il était très manique chaque chose devait être à sa place, sinon ça le mettait hors de lui. Il était sympathique et social. Mais il était complètement dépassé soudainement par ce comportement.

« Je n’ai pas l’intention de te faire changer…et je t’ai parlé de sa pour t’expliquer qui j’étais, mais en effet tu ne te fera jamais d’ami, si tu mors sur tout ce qui te parle. Et je dois te dire que la solitude n’a jamais rien de bon. »

Il s’approcha du bord du lac et se mit à sourire, la veille il était tombé dedans avec son meilleur ami. Sacré Matt, il l’avait fait exprès. Mais, aujourd’hui, il faisait encore chaud et une bonne baignade lui ferait encore du bien. Il repensa à sa ville, il lui avait un peu mentit, disons omis de dire pourquoi il se tapait autant de mec, mais ça il ne préférait pas se prononcer c’était beaucoup trop personnel.

La fleur déposée sur l’eau calme, vogua alors se détachant du bord, semant son parfum sur sa route. Elle était sous l’étreinte du regard de David, elle était libre, quelqu’un sans doute allait la ramasser lorsqu’elle aurait franchit tout le lac… Encore une fois il échappa la réalité se plongeant dans ses pensées, bien que de cours termes, car la voix haussée du blond parvînt aux oreilles de l’étudiant.
Mêlant réponse et affirmation, le bel éphèbe s’approcha encore et encore du penseur, il le suivait réellement partout. Voulait-il une quelconque satisfaction ?! Ou devenir l’ami de David, ce dernier ne comprenait toujours pas, il se retourna en direction de son opposant, pointant son index sur celui ci, il rétorqua, tout en grimaçant.

« Écoute ! Des amis, ça se compte sur les doigts de la main, j’ai pas envie de devenir l’ami de la première personne rencontrée, et puis… Et puis j’ai pas à recevoir de conseils de toi ! »

David ne réagissait pas comme à son habitude, bien évidemment parce qu’encore jamais un étudiant ne l’avais abordé de la sorte, puis ne l’avait complimenté sur ce qu’il faisait, c’était étrange pour lui.
Spencer se demandait alors s’il se devait de changer dorénavant de comportement face à cet étranger, ou bien continuer dans sa lancée. Il ne voulait pas non plus, d’un côté, s’excuser maintenant, il était têtu certes, mais devait faire la part des choses. Ainsi s’éloignant quelque peu de Kévin, tout en gardant son regard sur celui ci, il rejoignit le bosquet d’azalées puis racla sa gorge… « Bon, je sais plus quoi te dire moi, je me suis peut être emporté…pfouu… » Il baissa alors la tête. « … Personne ne s’intéresse à moi, à ce que je fais, en général, j’croyais que tu te foutais d’ma gueule et maintenant on va me prendre pour un con… » Il réitéra son regard sur le Lac…

David approcha sa main de ses cheveux foncés, se grattant s’en véritablement en ressentir le besoin, peut être pour marquer son embrassement, il détailla le blond, chose qu’il n’avait encore pas fait, puis tout en hésitant, il se prononça encore.

« Je devrai sans doute partir maintenant… »

Il ne comprenait pas, enfin si, lui n’avait pas d’ami à part un seul. Mais c’était tout de même différent. C’est alors que le jeune homme changea de comportement. Il semblait tellement naïf et innocent, alors qu’ils étaient dans une école de requin, maintenant il savait pourquoi il était si transparent.

« Mais je ne me moque jamais des gens rassure toi…je veux dire, j’avais aucune raison de le faire. »

Il allait partir mais Kevin le retint en posant une main sur son épaule, il n’avait pas beaucoup envie qu’il parte, il avait envie de le connaître plus, pour une fois qu’il voulait d’un garçon, sans le vouloir dans son lit.

« Pourquoi tu dois partir tu as cours ? »

Ou peut-être que la présence de Kevin le gênait plus qu’autre chose. Ca serait la dernière fois qu’il tenterait de le retenir, il n’allait pas s’obstinait ainsi pour rien.

« Et puis tu n’as pas d’autres œuvres sur toi ? J’aimerais vraiment voir ton travail. »

Il lui fit un grand sourire sincère, il voulait le mettre en confiance, et arrêter ce malaise qui était né entre eux.

Sentant cette main se déposer sur son épaule, David, ressentit quelque part un gène. Oui, qui a, dans cette Université, une fois posé sa main sur cette épaule ?! Personne… Outre le fait que Ted Perry l’ait fait puisqu’il s’agit bien évidemment là de son meilleur ami. Et encore une fois sans ce dernier, David est considéré comme seul…
Le regard trouble de Spencer, partant de la ténébreuse main du blond pour arriver jusqu’à ses yeux si clairs, semblait si évasif. Il ne savait toujours plus quoi ajouter de plus si ce n’est ce qui suivit…

« Excuse moi… »

Préférant ne pas s’attarder sur cet instant, David se délivra de cette main et comme à l’accoutumée, lorsqu’il était gêné, il détourna ce regard si oppressant, de manière à regarder une nouvelle fois le Lac, d’ailleurs l’azalée n’était plus visible, quoique, on pouvait apercevoir encore ce point rose plus loin là bas…
David remarqua alors que le calme était trop pesant, le blond lui avait alors parlé, mais la conversation restait plate sans la réponse de David, ainsi il se prononça. « Oui j’ai encore une heure de cours là, après je vais m’installer dans ma chambre, je suis logé dans la Résidence d’East Campus… »

Portant ses yeux sur son sacs, réfléchissant à ce qu’il contenait, il reprit son souffle et s’énonça une dernière fois. « Non je n’ai rien d’autre là, mais la prochaine fois je te montrerai ça… » David regarda une dernière fois son interlocuteur, puis se décida à se rendre en cours. Oui il ne fallait pas oublié cette dernière heure qu’il avait là, il longea encore le bosquet d’azalées puis suivit le chemin… L’étudiant se retourna en direction du blond, affichant un léger sourire… « Salut… » Puis reprit sa route.…

[ La suite pour David est par ici : Chambre de Matthew]

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